Il n’est jamais aisé de se faire une place dans le paysage du jeu vidéo indépendant d’autant plus que nos machines actuelles sont soumises à un flot d’indies depuis que les grands éditeurs font la part belle aux petits studios. Phénomène de mode ou simple entraide, il est alors de plus en plus difficile de choisir les jeux qui possèdent une véritable « âme » et quelque chose d’unique tant nous sommes asservies par le nombre de sorties vidéoludiques chaque mois. « Drifting Lands », dernier-né du studio Alkemi, se trouve être un bon mélange de deux genres du jeu vidéo : Shoot’em Up et RPG. Là où la plupart des triple A se contentent d’utiliser la même formule jusqu’à épuisement, le projet du studio nantais est ambitieux et original sur de nombreux aspects ; ce petit jeu indépendant pourrait bien vous surprendre…
Lands année zéro
Constamment en mouvement dans un univers -à priori- dystopique où des anomalies gravitationnelles ont figé votre monde, l’ensemble du territoire a connu un état de désintégration partiel sur lequel les différents peuples sont soumis à plusieurs régimes totalitaires. Vous, joueur, appartenez à un groupe de rebelles qui veulent libérer les différentes terres encore susceptibles d’accueillir de la population. En gros… Vous allez vous battre pour sauver et rétablir les libertés.
En partant sur une histoire de science-fiction, les développeurs ont misé sur de nombreux artworks « animés » pour vous raconter la trame scénaristique. Artworks agréables à l’oeil où des personnages interagiront avec vous pour donner des missions ou débloquer de nouvelles cinématiques dans l’histoire. La direction artistique est plutôt intéressante reprenant ainsi des idées visuelles de « Star Wars » ou encore de « Blade Runner » (en s’attardant sur les éclairages, costumes, l’ambiance…). Malgré une histoire intéressante aux premiers abords, les différents passages animés coupent le rythme du jeu trop souvent. Avec une idée de base assez ambitieuse, d’avantage d’interactions avec les différents nomades n’aurait pas été de refus pour ainsi dynamiser et apporter de l’intérêt à ces phases quelques peu mollassonnes.
Il y en a toujours un pour manger l’autre
C’est en alternant Shoot’em up et RPG que « Drifting Lands » tire ses mécaniques de gameplay. Ambitieux, encore une fois, il se trouve que la formule fonctionne plutôt bien et que les différents éléments que vous découvrirez au fil du jeu sont ingénieux. En débutant le jeu, vous aurez le choix entre trois types de vaisseaux aux caractéristiques particulières (rapide, équilibré, lourd). En fonction de votre choix, votre style de combat sera bien différent. Avant de parler des phases d’action, il est essentiel de développer l’idée du hub que vous pourrez parcourir sous forme d’un Point’n Click.
Avec plusieurs zones se reliant entre elles, vous accéderez au centre de commandement où vous choisirez vos missions principales et secondaires. En plus de cette zone, il existe un hangar et un marché. L’une comme l’autre, seront des zones de la plus haute importance pour réussir à vaincre les ennemis qui vous barreront la route. Dans le hangar, vous pouvez améliorer vos statistiques (points de santé, résistance, dégâts), débloquer de nouvelles compétences (régénération, explosion…) et changer de pièces pour votre vaisseau. Pièces que vous devrez acheter contre de l’argent au marché pour débloquer de nouvelles armes (changement de type de tir), accroître votre résistance, gagner en mobilité et j’en passe… Avec ces mécaniques de RPG le titre devient alors plus qu’un shoot’em up. La gestion de votre vaisseau est primordiale pour mener à bien vos missions et vous sortir plus facilement des situations les plus inextricables. Après vérification de votre matériel, vous décollez dans les cieux pour ainsi découvrir l’entièreté des mécaniques du jeu.
Il est alors très important de préciser une petite chose si vous vous lancez à peine dans Drifting Lands : privilégiez la manette. Précision que les développeurs n’hésitent pas à rappeler au démarrage du jeu.
Une fois votre manette dans les mains, vous contrôlez votre vaisseau pouvant se deplacer de haut en bas comme de gauche à droite. Sur l’écran, se dessine l’icône d’armure, de santé, des compétences, d’énergie pour l’utilisation de ces dernières et enfin votre progression dans votre niveau. Le tout est plutôt ergonomique est bien pensé. De plus, le titre est fluide, très joli avec des animations soignées. Les différents ennemis ont tout un panel de coup qu’il faudra enregistrer pour ne pas perdre de la vie inutilement. C’est avec vos compétences et vos tirs que vous devrez les pulvériser pour pouvoir avancer et atteindre la fin du niveau. Basique me direz vous. Néanmoins, il existe quelque chose d’addictif dans ce Drifing Lands. Que ce soit dans l’envie de progresser dans le jeu, de parcourir de nouveaux niveaux qui visuellement se renouvellent au fil de l’aventure ou tout simplement de monter en puissance grâce à de nouvelles armes et compétences. De plus, pour accompagner vos affrontements, de nombreuses musiques rythmeront à merveille vos aventures. L’ambiance sonore est plus qu’appréciable et donc de bonne facture. Il est alors jouissif de progresser dans cet univers qui peut sembler répétitif à ses débuts, mais qui, finalement, prendra tout son sens plus tard.
On peut également noter que les mécaniques ne sont pas parfaites et pourraient entraver certains joueurs dans leur découverte du titre. Avec une difficulté qui apparaît dès le premier grade, il vous faudra un peu de courage pour poursuivre et vous habituer au système de jeu. Rien de dramatique, mais il est agréable de devoir persister dans les niveaux et de les recommencer jusqu’à comprendre comment terrasser les ennemis les plus redoutables. Rien d’inaccessible, tout n’est que récompense.
Avec seulement une petite équipe, le studio Alkemi a prouvé qu’il était possible de faire à la fois un jeu fluide, joli avec une direction artistique intéressante couplé à un gameplay bien fichu et plus compliqué qu’il n’y paraît. Accompagné d’une histoire originale qui aurait pu d’avantage s’encrer et servir un gameplay déjà bien pensé « Drifting Lands » fait partie de ces jeux indépendants qui méritent la lumière. Certes, ce n’est pas une copie parfaite, il existe des défauts qui pourront bloquer l’expérience de certains joueurs « allergiques » à la formule, mais il manque ce -petit quelque chose- pour que le titre d’Alkemi puisse devenir une réelle pépite.