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Test de Dreams – PS4

C’est à l’occasion de la Saint Valentin 2020, soit le 14 Février dernier, que Dreams, nouveau né du studio anglais Media Molecule a vu le jour.
Good
  • Des possibilités infinies
  • Un moteur avec la prise en main la plus accessible qui existe
  • Une communauté très active
  • Des mises à jour régulières prévues
Bad
  • Un outil qui demande beaucoup de temps et de patience
9
Super
Gameplay - 9
Graphismes - 9

Les parents de la célèbre licence Little Big Planet et des moins connus mais néanmoins réussis Tearaway reviennent avec un nouveau titre pour la dernière console Sony : Dreams. Fidèle à lui-même, le studio Mm est d’une part toujours aussi loyal envers PlayStation et d’autre part toujours aussi investi dans sa mission sacrée de donner aux joueurs la possibilité d’exploiter leur fibre créative.

Après sept ans de production, Dreams représente le rêve ultime du studio. Il embarque dans son seul blu-ray un moteur de jeu vidéo tout entier, rendant presque obsolètes ses productions passées. Là où Unity et l’Unreal Engine demeurent les références en la matière pour les développeurs les plus aguerris, Dreams de son côté parvient à tirer son épingle du jeu en proposant une alternative dite “user friendly”, plus simple dans son interface et donc plus accessible pour le commun des mortels.

Le potentiel de ces espaces infinis m’effraie

Test de Dreams PS4

Lorsqu’on lance Dreams pour la première fois, on commence par faire la rencontre des follets. Il s’agit de créatures colorées qui simulent le comportement d’une souris en restant visible à l’écran tel un pointeur. Après avoir choisi son propre follet parmi la liste, on choisit la manière de le mouvoir. Il peut être contrôlé avec les sticks ou le motion control de la manette. Je recommande fortement la deuxième option pour plus d’aisance et de précision. Suite à cette étape, un bref tutoriel nous explique les contrôles de base du jeu et nous sommes alors téléportés dans notre HUB. Cet espace central devient par la suite un bac à sable personnalisable pour se sentir davantage chez soi.

Les follets de Dreams

On fait alors la connaissance du menu principal disponible au centre du HUB. Il permet d’accéder aux différentes sections du titre. Dans un premier temps nous débloquons l’accès au “voyage onirique” qui permet de consulter l’intégralité des “rêves” développés et imaginés par les joueurs mais aussi par le studio lui-même. Bien qu’on puisse se sentir rapidement noyé dans la masse de titres déjà disponibles, il est important de souligner que plus nous naviguons dans le voyage onirique, plus Dreams est capable de nous connaître et de nous proposer des expériences susceptibles de nous plaire.

Arrivé à ce stade de l’expérience notre première hâte est de découvrir le potentiel du moteur et d’expérimenter nos premiers rêves. Le constat est sans appel : le contenu est infini et particulièrement divers. On navigue entre plate-forme, horreur, démonstrations techniques, shooter, RPG, 2D ou 3D tout y passe. Entendons-nous bien cependant, la majorité des “rêves” publiés par les joueurs sont des expériences relativement courtes estampillées “Early Access” pour la plupart avec l’éventuelle promesse d’en voir le bout un beau jour (peut être). Pour mettre la main sur des expériences de très bonne qualité, il faut prendre le temps de faire le tri dans cet océan de créations. Heureusement le studio a apporté un soin particulier sur l’aspect communautaire du titre. Des “likes” et “follow”aident les meilleures créations à être justement mises en avant.

Dreams PS4 home tutorial
Tutorial au départ de Dreams

On prend en tout cas plaisir à enchaîner les expériences et à constater la créativité générale des joueurs. Malgré tout, pour se rendre vraiment compte du potentiel de la bécane, on vous recommande de traverser “Le rêve d’Art”. Il s’agit de la création de Media Molecule en personne réalisée avec son propre moteur, ça va de soi.

Fais de beaux Dreams, Art !

Le rêve d’Art” est un excellent point d’entrée pour réaliser le potentiel de Dreams. Bien qu’il s’agisse évidemment d’une vitrine technique permettant au studio de crâner sur leur savoir-faire et la puissance de leurs outils, ce rêve est avant tout un vrai jeu solo profitant d’une direction artistique à tomber. On suit le personnage curieusement nommé “Art”, un contrebassiste déchu. Sa destinée se résume à sortir de la dépression, retrouver confiance en lui et faire la paix avec son groupe dont il s’est éloigné. Rien que ça. 

Dreams le rêve d'Art gameplay

Visuellement c’est très inspiré, on y trouve de belles cinématiques, une narration de talent, des phases de plate-forme, de point & click à l’ancienne et même de shoot’em up. Le tout servi avec une bande-son jazzy du plus bel effet, et une durée de vie d’une demi-douzaine d’heures environ. On ne s’ennuie jamais puisque le gameplay change en permanence, toujours au service d’un scénario bien écrit et doublé.

Dreams le rêve d'Art gameplay 2

Aucune phase de jeu n’est véritablement révolutionnaire en soi, du déjà-vu bien produit en somme. Mais le mélange est si habilement orchestré et jouit d’une identité si particulière qu’on en ressort le sourire jusqu’aux oreilles, emballé comme jamais à l’idée de se lancer dans notre première création. Dreams tient ses promesses : on peut visiblement faire de la mise en scène, de la modélisation, de la musique, du gameplay et du level-design : le compte est bon. La seule limite est véritablement notre imagination, mais aussi, on va pas se mentir, notre temps et notre motivation.

Dans Dreams, tu ne coderas point…

Venons en au fait. Dreams propose certes une salle de jeux aussi divertissante qu’illimitée et suffisante déjà pour satisfaire bon nombre de joueurs curieux. Le plus grand intérêt du titre reste néanmoins le moteur de jeu mis à disposition par le studio. Depuis le HUB central, on pointe de son follet la seconde option : “Création de rêve” qui nous emmène vers l’espace atelier où la magie opère.

Avant toute chose, sachez que si vous comptiez faire un jeu triple A en une après-midi, vous allez être déçu. Le moteur est certes novateur, efficace et accessible mais la création de jeu vidéo n’en reste pas moins chronophage. Deux excellentes nouvelles cependant : primo, aucune compétence de programmation ne vous sera demandée et segundo, la création de rêve propose une liste exhaustive de tutoriels bien construits. Ces guides sont organisés par catégorie comme par exemple “art”, “logique”, “animation” ou “création de personnage” mais aussi par niveau de complexité : “débutant”, “intermédiaire” et “avancé”.

Dreams tutorial création

Chaque tutoriel vous propose une scène déjà construite dans laquelle vous allez pouvoir construire et apprendre. Une vidéo intégralement commentée est là pour vous montrer la marche à suivre à chaque instant. On peut mettre en pause la vidéo en cas de panique ou rembobiner si on a pas compris une étape. Le tout est très ludique puisqu’en général on doit permettre à un personnage d’accéder à une ultime plate-forme pour compléter le tutoriel avec diverses techniques.

Étant moi-même développeur de par mes études et ma profession je n’ai pu m’empêcher d’analyser Dreams avec un regard d’expert et de le comparer avec les autres moteurs de jeux sur le marché. Si vous vous demandez quelle est la différence concrète entre Unity et le titre de Mm, la réponse est simple. Là où Dreams gagne en accessibilité et en simplicité d’interface, il le gagne également en abstraction. Je m’explique : on appelle “développement à haut niveau d’abstraction” les outils de développement qui proposent des fonctionnalités puissantes et facile à implémenter. On parle d’abstraction car les outils sont si formidables qu’ils ont l’air parfois un peu magique sans qu’on comprenne nécessairement tout ce qu’il y a derrière puisque le moteur gère ça à notre place. Il y a une réelle corrélation entre simplicité d’interface et abstraction.

Un moteur comme Unity fait sensiblement la même chose que Dreams mais par contre fait preuve de moins d’abstraction. Il est donc plus difficile à prendre en main et requiert des connaissances de programmation. Ce qu’il perd en simplicité, il le gagne en optimisation puisqu’on garde un contrôle sur le moteur lui-même. Dreams est donc un moteur puissant qui permet à n’importe qui de se lancer dans la création de jeu vidéo. Il sera cependant un peu plus compliqué d’optimiser intégralement son jeu au détail près.

Dreams n’en est pas moins impressionnant, au contraire. On peut sculpter des modèles 3D ou 2D, implémenter du gameplay, de la logique comportementale, peindre, créer des systèmes de particules, optimiser des textures et même composer de la musique. Si la création de jeu vidéo vous passionne ou vous rend au moins curieux, le titre de Media Molecule est sans aucun doute possible un incontournable.

Mets un pouce bleu et abonnes toi !

Le dernier point que j’aimerai mettre en avant est l’aspect communautaire du titre. Comme expliqué un peu plus haut, on peut encourager via des “likes” chaque création soumise à la communauté. En tant qu’utilisateur on a la possibilité de s’abonner aux créateurs ou créations qui nous impressionnent le plus. Ainsi Dreams sera de plus en plus capable de comprendre vos goûts et de proposer des expériences cohérentes par rapport à vos préférences. On ajoute à cela une barre de recherche disponible pour trouver des titres non proposés.

L’intérêt d’avoir une grande communauté à disposition est de pouvoir travailler en équipe. En effet, on peut récupérer des assets créés par les autres pour son propre jeu. Si vous avez un groupe de potes motivé à faire un jeu vidéo, vous pouvez vous répartir les tâches. Quelqu’un peut se concentrer sur le level design, pendant que quelqu’un d’autre se charge de la modélisation des personnages. Il est aussi possible de “remixer” des créations. On part d’une création existante et on apporte sa pierre à l’édifice. La communauté est très active et c’est un vrai plus pour profiter pleinement du potentiel de Dreams.

Communauté

De plus, des récompenses annuelles sont attribuées aux meilleures créations des joueurs, et comme pour les Pégases, dans différentes catégories. On a donc les “créateurs de l’année”, les “meilleurs visuels”, les “meilleures narrations”, “meilleures sculptures”, “meilleures musiques” et j’en passe. C’est assez cosmétique en soi, mais ça permet aux plus talentueux d’entre nous de sortir de la masse. Aujourd’hui, on compte déjà plusieurs “success stories” de joueurs qui ont reçu des propositions d’embauche pour intégrer de grand studios. Comme quoi le titre de Media Molecule peut même servir de tremplin aux plus grand talents.

Enfin, le titre organise régulièrement des “Community Jam” pour les joueurs. C’est des concours de jeu créé en un temps fini et en respectant certaines contraintes. A l’heure où j’écris le test, la “Community Jam” en cours est un concours du meilleur jardin. Libre à vous de tenter le coup et de proposer un jardin avec les kits mis à disposition pour l’occasion. Une très belle manière de s’entraîner tout en relevant un challenge.

Vous n’êtes toujours pas convaincu par l’immensité du contenu proposé ? Dreams propose un système de quêtes qui permet de gagner des niveaux et pousse le joueur a tout expérimenter.

Media Molecule revient donc plus fort que jamais avec un outil de création très complet. Jamais il n’a été aussi simple de créer un jeu vidéo de A à Z. Il est presque dommage que le titre soit exclusif à la console de Sony car la communauté s’en trouve limitée. On prend du plaisir à tester les créations des autres, à voter pour les meilleures, à créer seul ou à plusieurs et à se former via les nombreux tutoriels. On ne voit pas le temps passer tant il y a de choses à faire et à expérimenter.

Il est juste important de garder en tête que faire un jeu vidéo prend du temps dans tous les cas. Il faut de la patience et de l’investissement personnel pour y parvenir. On notera également qu’il faut parfois prendre le temps de fouiller la liste des rêves publiés pour dénicher les pépites. Bref difficile de trouver des défauts à ce Dreams qui tient les promesses formulées lors de son annonce. Surtout quand on sait que le studio compte ajouter du contenu dans les prochaines années via des mises à jour. Ils réfléchissent aussi à des solutions pour permettre l’utilisation des créations Dreams en dehors de l’écosystème PlayStation.

Rédigé par
Passionné depuis la tendre enfance, je suis anti-guerre des consoles. Je joue sur tous les supports (même la VR) et tous les styles de jeux, avec une préférence pour ceux qui ont une histoire à raconter. Mes licences phares sont entre autres Bioshock, Rayman, Zelda et Half-Life.

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