Nouveau coup d’éclat sur la planète jeu vidéo alors que l’organisation mondiale de la santé reconnaît officiellement l’addiction aux jeux vidéo comme une maladie mentale. Une annonce qui résonne dans la communauté des gameurs comme une nouvelle tentative de marginalisation du média.
Une image sujette à controverse
On aime à dire que les mentalités progressent, que les esprits s’ouvrent en ce qui concerne l’image des loisirs numériques. Depuis quelques années, les médias semblent faire des progrès pour réserver à notre monde de pixel un traitement moins hostile. Ainsi, le “Geek” a gagné du galon devenant au fil du temps une figure à la mode. L’image du passionné boutonneux et associable et pré pubère a perdu du terrain au profit d’une image plus simples et moins marginale. Hélas, ces progrès connaissent parfois des régressions fulgurantes au grès des évolutions de l’histoire.
Que ce soit par facilité, par crainte ou par simple inconnaissance du média, certaines déclarations ou certaines prises de position renvoient parfois notre passion à l’âge des bornes d’arcade ou le jeu vidéo n’était encore qu’une curiosité technologique. Ces dernières années, nous avons eu droit à de beaux exemples de condescendance comme lorsque Antoine de Caunes raillait les communautés Twitch en 2014 pendant Le Grand Journal ou encore quand le CJV (consultations jeunes consommateurs) qui mettait l’addiction aux jeux vidéo au même niveau que la dépendance à l’alcool et à certaines drogues comme le cannabis et l’ecstasy. Des apparitions remarquées critiquées mais sans répercussions majeures. Malheureusement les choses ne s’arrêtent pas là! Au contraire, elles connaissent même une escalade avec la reconnaissance de l’addiction aux jeux vidéo comme maladie mentale.
L’addiction aux jeux vidéo comme maladie mentale
C’est officiel, l’addiction au jeu vidéo est désormais, selon l’OMS, une maladie mentale ! Ce trouble psychique toucherait selon des études dudit organisme 2 à 3% des joueurs. Cette nouvelle affliction a été ajoutée à la classification internationale des maladies aussi connue sous le nom de CIM-11. Pour résumer brièvement cette classification permet de répertorier des informations sur les maladies internationales afin de permettre aux médecins autour du monde de faire des diagnostiques. Selon l’OMS son but est de “dresser le tableau de la situation sanitaire générale des pays et des populations”.
Tout ce charabia médical signifie que l’on pourra bientôt être traité pour “addiction aux jeux vidéo” en tant que maladie mentale. De là a dire que certains gameurs extrêmes se verront proposer des médicaments ou des “traitements” pour régler leur “problème psychologique”, il n’y a qu’un pas, un pas inquiètant. Une chose néfaste qui marginalise le loisir. Le voir rattaché à un problème psychologique va accentuer la méfiance de l’opinion public en vers ce divertissement numérique.
Les critères de l’OMS
Pour être diagnostiqué addict aux jeux vidéo il faut selon l’OMS avoir ” un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit des répercussions dommageables.” Il faut également que le loisir perturbe votre temps de sommeil et vos rythmes de repas pendant au moins un an. Les critères sont donc pour l’instant assez légers. Ce sont surtout les répercussions sociales d’une telle image qui inquiètent.
La qualification du jeu vidéo en tant qu’addiction est légitime car tout peut être une addiction : le cinéma, le surf, la nourriture, tout ! Notre société désenchantée est à la recherche d’échappatoires. Mais le qualifier de “maladie mental” est extrême et peu judicieux car cela affilie une passion à une déviance psychique. Chose qui est très néfaste. Notre société occidentale à du mal à accepter ses tors et préfère trouver (inventer ?) des coupables plutôt que d’assumer ses défaillances. La solitude et la perte de repères, d’espoir est un problème actuel indiscutable, c’est même la maladie du siècle! Le jeu vidéo, lui n’est qu’une passion qui peut se transformer en fuite du monde réel lorsque le quotidien est trop dur pour être supporté. Mais en aucun cas il n’est le coupable de la détérioration psychologique de ses pratiquants. Ce genre de choses est inacceptable en plus d’être lâche. Cette décision n’aura qu’un effet placebo. C’est un véritable miroir aux alouettes ! Les symptômes sociaux sont à traiter à la racine, rien ne sert de s’acharner sur les éléments superficiels qui gravitent autour comme le jeu vidéo.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Répondez-nous dans les commentaires.
[amazon_link asins=’2353272444,1981087613,2082102742′ template=’ProductCarousel’ store=’actiwanet-21′ marketplace=’FR’ link_id=’83e0a00a-75a5-11e8-a0e5-17b3c52d1b7b’]